Alcool et confidences font parfois bon ménage [PV Olivia]

Penny prit une grande inspiration en s'arrêtant devant l'entrée du bar. Elle jeta un coup d'oeil inquiet à la montre analogique qui était accrochée à son poignet et fronça le nez. Elle avait déjà une bonne dizaine de minutes de retard, pour ne pas changer, ça allait encore être sa fête. La jolie demoiselle leva les yeux au ciel, excédée par son propre manque de compassion. Elle s'en voulait de ne pas être arrivée à l'heure. Ces derniers temps, la jeune femme n'avait pas été très présente pour Olivia, avec qui elle avait rendez vous à cet instant, voir pas du tout. Elle avait trop été obnubilée par ses propres problèmes pour penser aux soucis d'une des personnes à qui elle tenait le plus au sein de l'Université. Et Penelope elle-même voyait bien qu'il n'étais pas normal qu'elle ne réussisse pas à arriver à temps alors qu'elles se voyaient si peu en ce moment. La brunette entra tout de même d'un pas décidé à l'intérieur du bâtiment bondé, ce qui était étrange puisqu'on était en plein après midi et que ce genre de lieux ne connaissaient leur pic de fréquentation qu'à la nuit tombée en général. Elle chercha des yeux son amie qui était sans doute accoudée au comptoir. Miss Smith espérait aussi fort que possible que sa meilleure copine ne lui en voudrait pas trop de l'avoir faîte attendre.

- T’en a mis du temps dis donc. Je croyais que tu n’allais pas venir. Tu as eu de la chance car j’allais partir. Bon comment ça va depuis ? Tu dois surement avoir pleins de chose à me raconter.

Au bout d'à peine quelques secondes, Penelope trouva son amie exactement comme elle l'avait imaginée un peu plus tôt, perchée sur un haut tabouret. Elle avait un grand sourire aux lèvres, ce qui rasséréna un peu Penny. C'était une bonne entrée en la matière. La brunette s'avança à pas précipités vers Olivia. Les paroles de celle-ci la firent tréssaillir.

- Oh Holly, excuse-moi, je suis vraiment désolée. Je n'ai pas vu le temps passé et puis tu sais, la ponctualité et moi ça fait dix.

Miss Smith était sûre que sa copine comprendrait. Elle la connaissait si bien qu'elle ne pouvait pas manquer de savoir que Penelope n'avait jamais été fichue d'arriver à l'heure où que ce soit, malgré ses nombreux efforts. Elle avait beau avancer sa montre d'une demi-heure, installer une sonnerie d'alerte sur son téléphone, ou mettre en place toute sorte de stratégies idiotes comme celles-là, rien n'y faisait. Les aiguilles qui tournaient étaient sa bête noire. La demoiselle avait souvent l'impression que le temps s'était ligué contre elle. Soit Penelope en manquait cruellement, soit elle en avait à revendre. La jolie brune commanda une vodka avant de répondre à la question de sa meilleure amie.

- Pour tout te dire, ça ne va pas super. Nate ne lève toujours pas les yeux sur moi et Alec il ne faut même pas en parler. Il se comporte de plus en plus étrangement en ma présence.

Aujourd'hui Penelope se sentait d'humeur Caliméro comme son grand-père aurait dit. Elle avait envie de se plaindre sans laisser personne placer un mot et de dire que jamais un être humain n'avait eu une vie aussi pénible que la sienne. Mais elle retint de justesse le flot de paroles qui montait à une vitesse affolante et s'apprêtait à sortir de sa bouche en se souvenant que si elle était ici c'était avant tout pour épauler Olivia. Penny esquissa un pauvre sourire assortit d'un regard compatissant et caressa la joue de son amie tout en demandant :

- Et toi ? C'est pas trop dur ?

La demoiselle était certaine quel Miss Scott saurait ce qu'elle voulait vraiment dire, bien que ses paroles ne soient pas des plus éloquentes pour une personne étrangère à la situation. Ces derniers temps, la jeune femme qui faisait face à Penelope avait été obligée de supporter pas mal de choses et ça n'avait pas dû être tout les jours facile. Sa rupture avec Chache lui en avait ûrement fait baver et la jolie danseuse voulait savoir comment elle supportait tout ça.

- Nate doit vraiment avoir de la m*rde dans les yeux pour ne pas te regarder. Tu es la fille la plus sublime de cette université, je suis sur qu’il se fait désiser. Il veut juste que tu fasses le premier pas, c’est tout. Tu sais comment sont les garçons de nos jours… Et pour Alec, tu devrais lui en parler. C’est peut être parce qu’il a cru que tu allais partir et que vous êtes super proche. Je dis ça, mais j’en sais rien.

- Qu’est ce que tu veux… C’est la vie… Il ne veux plus de moi, c’est comme ça. Je ne vais pas le forcer. Il faudrait que je fasse comme lui, tourner la page, mais je n’arrive pas. Je respire du Chace, je pense Chace, ma vie se résume à lui.

Penelope sourit en écoutant son amie qui essayait de la réconforter. Elle admirait son optimisme à toutes épreuves. Avant de la rencontrer, la jeune femme pensait que les gens comme ça n'existaient que dans les films, que l'on ne pouvait pas être aussi parfait et gentil dans la vraie vie. En effet, Olivia était un savant mélange entre la marraine fée de Cendrillon et Mary Poppins. Elle ne se servait pas d'une baguette, mais sa façon d'apporter le bonheur autours de soi était presque magique, du moins du point de vue de Penelope C'était son ange gardien, ou tout simplement la meilleure amie dont tout le monde devait rêver. Et elle se rendait compte à présent de la chance qu'elle avait de l'avoir chaque jour auprès d'elle.

- Tu parles. Je suis sure qu'il peut avoir qui il veut dans l'Université, même des filles intelligentes lâcha Pénélope dédaigneusement.

Elle avait dit ces derniers mots comme une insulte. Depuis toute petite, Penny avait méprisé les intellos, comme elle les appelait, pensant qu'elles étaient juste bonnes à faire les devoirs de miss Smith quand elle claquait des doigts. Mais, chose qu'elle n'aurait avouer pour rien au monde, à cet instant Penny aurait aimé faire partie de la classe de priviligiés qui peuvent lire du Proust sans s'endormir ou bien citer du Montesquieu si seulement elle aurait obtenu de cette façon une chance de plaire à Nate.

- Et puis pour Alec nous aurons la réponse bientôt puisque je dois lui apprendre que je reste à New-York ajouta-t-elle en soupirant.

La danseuse était effrayée, elle avait affreusement peur de la façon dont réagirait son ami. Elle espérait que tout redeviendrait comme avant, mais en doutait sérieusement. La brunette avait une espéce de mauvais pressentiment dont elle n'arrivait pas à se débarrasser.

- Ouvre les yeux Holly. Cette ville est pleine à craquer de beaux garçons qui ne demandent qu'à être séduits déclara-t-elle avec conviction en souriant à son amie.

Bien sur la demoiselle savait que cela était beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Elle était dans une situation presque similaire avec Nate quand on y réfléchissait bien. Mais elle ne pouvait pas voir son amie souffrir comme ça sans tenter de l'aider.

- Regarde celui-ci chuchota Penelope en dardant ses prunelles sur un homme d'environ 25 ans assis au bar. Jolies fesses tu ne trouves pas ? dit-elle pour taquiner sa meilleure amie.

Sur ces mots, l'étudiante avala son deuxième verre de vodka, cette fin de journée promettait d'être longue.

- Penny, tu n’as rien à envier à ses filles. Tu es toute aussi intelligente qu’elle. Sauf que tu préfère t’amuser qu’apprendre ces foutus cours. Et puis surtout tu es douée. Je n’ai jamais vu danser quelqu’un avec autant de grâce que toi. Alors si Nate ne te regarde pas ou fait comme s’il ne te connaissait pas je ne vois que deux solutions. Soit il est trop intimidé ou soit il est homo et se cache en couchant avec n’importe qu’elle fille. Et ces filles n’ont aucune importance à ses yeux c’est juste un coup d’un soir. Tu es surement trop importante pour lui pour coucher.

- Je suis sur qu’il sera content de l’apprendre. Il tient beaucoup à toi, à ce que j’ai compris. Tu verras après tout redeviendra dans l’ordre.

- Tu as raison. Je ne suis pas assez égoïste pour rester assise à me plaindre alors qu’il y a des mecs qui attendent que je vienne leur parler. Ca serait une honte de les laisser attendre trop longtemps. On est belle, talentueuse et célibataire. Et surtout nous somme dans un bar où coule l’alcool. Nous ne pouvons que nous amuser et oublier ces pauvres mecs qui ne se rendent pas compte à quel point on est génial. Tant pis pour eux et tant mieux pour les autres.

-Hum… tu as raison. Ce mec est à croquer, je m’en ferai bien mon encas. Qu’en dis tu ?

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